Archives de : Therry DOLLEANS

  1. Vente du Site Agroparistech de Grignon, l’Etat abandonne son patrimoine.

    Veuillez trouver ci dessous, le courrier de Mme Emmanuelle Cosse au ministre de l’Agriculture à propos de la vente très probable du site de Grignon au Club de Football du Paris Saint-Germain.

    Courrier au Ministre de l’agriculture

    Stéphane LE FOLL
    MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
    78, rue de Varenne
    75 007 PARIS

    Objet : Appel à la protection du patrimoine scientifique du site Agroparistech de Thiverval-Grignon (Yvelines)

    Monsieur le Ministre,

    Lors de son Conseil d’Administration du 23 mars 2015, Agroparistech a validé le projet d’implantation de ses futures installations sur la plateau de Palaiseau à horizon 2019 et de fait, l’abandon du site historique de Thiverval-Grigon. Suite à cette décision, les services de l’Etat ont émis le souhait de vendre ce patrimoine, ce qui a permis aux actionnaires du club de football « Paris Saint-Germain » de s’en porter acquéreurs pour y installer leur centre d’entraînement et de formation.

    Présidente du groupe Europe Ecologie Les Verts & Apparentés au Conseil régional d’Île-de-France, je souhaite, par la présente, Monsieur le Ministre, vous faire part de mon inquiétude quant à l’avenir de ce site qui, de l’avis de plusieurs chercheurs, est un patrimoine scientifique inestimable, de valeur internationale.

    De nombreux citoyens se lèvent déjà contre ce projet de vente et de nombreuses associations environnementales regrettent que ce patrimoine national naturel soit vendu à des intérêts privés sans débat public et sans garantie de sa préservation.

    Au lendemain des engagements de la France lors de la Conférence pour le Climat, c’est notamment tout un potentiel pour la recherche sur le climat, pour l’avenir de notre planète, qui risque de disparaître si ce projet venait à se concrétiser.

    Le « Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel d’Ile-de-France » (CSRPN), après un inventaire méthodique, souligne « le fort potentiel scientifique de rang international que présente le site de Grignon. Celui-ci apparait comme prioritaire dans le classement de l’inventaire du patrimoine géologique régional ». Le CSRPN reconnaît également la « haute valeur scientifique […] »  du site « […] pour évaluer les futurs impacts climatiques sur la biodiversité marine ».[1] En effet, « des études en cours se concentrent sur l’analyse […] de l’évolution de la paléobiodiversité en lien avec les variations climatiques durant le Lutétien moyen [2]».

    Laurent Fabius a rappelé lors de la conférence scientifique à l’UNESCO en juillet 2015, pour la COP21, que « dans la lutte contre le réchauffement climatique, qui constitue l’une des grandes causes de notre génération […], le rôle des scientifiques a été et demeure fondamental. ». Nous avons l’occasion de confirmer le soutien de l’Etat à la communauté scientifique en laissant disponible, pour leurs recherches, le site de Thiverval-Grignon.

    Pour que la France reste à la pointe, j’en appelle à votre compétence pour réfléchir à la création d’un centre de recherche et pédagogique mondial dédié aux études sur le climat. Un tel centre permettrait de préserver tout le potentiel de ce lieu historique pour les recherches actuelles et futures en matière d’évolution climatique. Je me tiens à votre disposition pour pouvoir évoquer plus avant les propositions alternatives pour ce site historique.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre d’Etat, l’expression de ma haute considération.

    Emmanuelle COSSE
    Présidente du Groupe EELVA
    Conseil Régional Ile-de-France

    [1] Motion du CSRPN du 26 novembre 2015 jointe à ce courrier – 2015.11.26_Motion-du-CSRPN-Grignon

    [2] Période de -48,5 et 40,5 millions d’années, après la disparition des dinosaures

  2. N’oublions pas Fukushima !

    Les militants écologistes des Yvelines se sont retrouvés à Conflans Sainte Honorine le 11 mars, jour de l’anniversaire de l’accident de Fukushima, pour une chaine humaine contre le nucléaire.

     

    Nous voulons soutenir ainsi les citoyens japonais qui se mobilisent pour obtenir du lobby nucléaire japonais des informations, et le droit pour ceux qui le souhaitent de s’éloigner des zones irradiées. Un fond public de plusieurs milliards a été créé pour indemniser les personnes qui ont tout perdu, mais de nombreux enfants vivent encore dans des zones non évacuées, au-delà des 20 kilomètres, où la radioactivité est beaucoup plus forte que la norme internationale. Certains parents doivent se séparer d’eux pour les envoyer dans leur famille loin du danger; d’autres ne peuvent le faire et sont angoissés par les conséquences à long terme.

     

    Pour éviter qu’une région française ne subisse le même sort que la belle région agricole et maritime de Fukushima, désormais vidée de ses habitants, nous souhaitons une sortie du nucléaire en France. Et nous ne voulons plus de l’accumulation de déchets radioactifs dont nos enfants devront supporter la charge financière et les dangers, longtemps après que nous ayons consommé l’électricité produite par les centrales nucléaires.

     

    Mais si nous voulons sortir du nucléaire tout en luttant contre le réchauffement climatique, il faut réduire considérablement notre consommation d’énergie. Après avoir manifesté contre le nucléaire, il faut donc nous réunir pour transformer nos modes de vie en tenant compte de cette double menace. Cela peut se faire sans revenir à l’âge des cavernes comme le montre le scénario de l’association négawatt que vous pouvez consulter sur son site : http://www.negawatt.org/scenario-negawatt-2011-p46.html et http://www.negawatt.org/les-medias-parlent-du-scenario-p22.html.

     

    Voici aussi un lien vers un article de la revue Sciences et avenir qui donne la parole à des paysans de la région de Fukushima : http://www.sciencesetavenir.fr/crise-nucleaire-au-japon/20110524.OBS3808/exclusif-ils-ont-tout-perdu-a-cause-de-la-radioactivite-deux-paysans-de-fukushima-temoignent.html

     

     

  3. Nos bouquins préférés

    Famine au Sud, malbouffe au Nord (Marc Dufumier)

    Le sous-titre indique la thèse de l’auteur : « Comment le bio peut nous sauver »
    L’auteur, un des principaux experts mondiaux, dresse un panorama complet des désordres agricoles internationaux. Et il dessine une alternative crédible : l’agroécologie, dont l’agriculture bio est un élément central. Saluant les initiatives en France des agriculteurs bio, des AMAP, du réseau Kokopelli, il plaide pour la mise en place urgente, à l’échelle de l’Union Européenne, d’une politique de prix agricoles favorables à l’essor d’une agriculture durable et bio.
    C’est un plaidoyer particulièrement compétent et convaincant, nourri par une connaissance détaillée de la situation des multiples terroirs agricoles de la planète,  Selon ses analyses, en 2050, les 9 milliards d’humains pourront se nourrir… grâce à l’agriculture biologique.A lire sans modération !

     

    Voyage dans l’anthropocène-Cette nouvelle ère dont nous sommes les héros (Claude Lorius-Laurent Carpentier)

    Claude Lorius, glaciologue, pionnier des recherches sur le climat et lauréat du « Blue Planet Prize » (une sorte de Nobel de l’écologie) raconte son expérience et livre ses réflexions.

    Son expérience, c’est d’avoir compris, à partir des carottages des glaces de l’Antarctique, puis prouvé, que le climat se réchauffait à une vitesse jamais connue par le passé, et que la raison en était la civilisation industrielle. Il a évidemment largement participé aux travaux du GIEC.

    Ses réflexions, partagées par de nombreux scientifiques (des vrais, ceux qui s’inclinent devant les faits, pas des « experts » à grandes dents et grande bouche comme Claude Allègre), le conduisent à considérer qu’aujourd’hui le principal agent de modification de la surface terrestre est… l’homme. Ce qui justifie, au regard des définitions géologiques, la reconnaissance de l’ouverture d’une nouvelle ère : l’anthropocène. En même temps, cela implique que l’avenir de la planète (et de la vie, et de l’humanité) est entre les mains de l’homme.

    Un point de vue asez pessimiste, quand on fait le bilan du comportement de celui-ci…

    Pourquoi j’ai mangé mon père (Roy Lewis)

    Un petit bouquin super-marrant. Imaginez : vous êtes au Pléistocène, avec votre petite famille qui voudrait bien trouver une caverne confortable, occupée malheureusement par ces grands salopards d’ours des cavernes (ça vous permettrait d’éviter les récriminations du reste de la famille sur des conditions de logement détestables) et vous raisonnez comme un pékin d’aujourd’hui. Votre beau-frère, un affreux réac, continue à vivre dans  les arbres et vous casse les oreilles sur toutes vos atteintes à la tradition, etc…

    Outre son humour décalé, ce petit bouquin est préfacé par Vercors (qui l’a traduit), dont presque personne n’avait plus entendu parler depuis « Le silence de la mer » ; et il est dit qu’il a failli faire mourir (de rire) Théodore Monod. Alors, avec des parrainages comme ceux-là, pas de scrupules à prendre quelques minutes de (très) bon temps.

     

    La société conte l’Etat (Pierre Clastres)

    C’est un recueil d’articles d’anthropologie sur les « peuples premiers » de l’Amérique, surtout amazonienne.

    Un chapitre très stimulant raconte ces tribus où le chef est tenu de faire un discours tous les matins – discours que tout le monde fait semblant de ne pas écouter – mais faute de quoi il est « débarqué » et remplacé.

    Clastres avance que ces sociétés ont perçu le risque de création d’un véritable pouvoir, qu’elles ont compris le rôle de la parole dans son établissement, et qu’elles cherchent à s’en prémunir.

    Ceci conduit à deux réflexions : d’une part (et la comparaison avec d’autres sociétés amazoniennes semble le confirmer) que ce n’est pas la division du travail ou l’inégalité des richesses qui a entraîné stratification sociale et inégalités, mais que c’est l’ancrage d’un pouvoir politique stable, bientôt héréditaire, qui est la base originelle de l’inégalité sociale. Intéressant, non ?

    D’aure part, sur le rôle de la parole (de la « belle parole » et des « beaux parleurs ») ; h bien, voyez nos campagnes électorales, alors qu’en dites-vous ?

    Un autre chapitre estime le coût humain de la conquête des Amériques : selon lui, près du tiers de l’humanité a péri dans ce sombre XVIème siècle en Amérique.

     

    Le triomphe de la cupidité (Joseph E. Stiglitz)

    L’auteur, prix « Nobel » d’économie (en fait, prix financé par la Banque de Norvège et fondé par elle), est l’un des rares économistes célèbres à nous mettre en garde contre le fanatisme du marché et de la déréglementation, et contre la financiarisation de l’économie.

    Il avait annoncé cette crise mondiale dont on ne sort pas. Il en démonte les racines, les circonstances du déclencement ; il analyse les mesures prises par les politiques et démontre leur insuffisance ou leur orientation erronée ; il prédit le renouvellement des mêmes soubresauts et appelle à remettre en cause les fondements de l’économie mondiale. Subprimes, indépendance des banques centrales, après la lecture, on a l’impression d’avoir tout saisi.

    Mais s’il dénonce – vivement – la prise en otage de la démocratie par le système financier, son enrichissement au prix de l’appauvrissement de centaines de millions de citoyens, il reste muet sur  le rôle des multinationales de l’économie réelle (et non financière) dans la remise en cause des acquis sociaux ; et il ne dit pas un mot du pillage des ressources planétaires par ce système devenu fou.

    Un livre éclairant, mais sur une petite partie seulement des questions qu’il nous faudra résoudre.

     

    Notre poison quotidien : La responsabiité de l’industrie chimique dans l’épidémie des maladies chroniques

    Cet ouvrage de Marie-Monique Robin a donné lieu, comme « Le monde selon Monsanto » à un documentaire projeté par Arte (documentaire dont je ne sais si on peut se le procurer). Hyper-documenté, plein de références, il traite 3 aspects complémentaires :

    1. Les maladies chroniques, dont les cancers (un chapitre entier éclaire cette question), ont fortement progressé depuis la « révolution chimique » ;

    2. Ceci est imputable aux divers herbicides, insecticides, pesticides utilisés en agriculture, mais aussi aux additifs alimentaires, résidus de leur fabrication ou emballage etc. ;

    3. Les organismes gouvernementaux ou internationaux chargés de la protection des agriculteurs, ouvriers et consommateurs sont très largement pénétrés par les lobbies industriels, qui obtiennent un quitus quasi-permanent à leur conduite criminelle.

    L’ouvrage regorge d’interviews de responsables actuels ou anciens de la FDA, de l’OMS, de chercheurs spécialisés des plus grandes universités. Le déluge d’accusations qu’il contient n’a donné prise à aucun procès – c’est dire la sûreté du propos.

    Très impressionnant !

     

     

  4. Urbanisme : la mise en place et le suivi des plans locaux d’urbanisme (PLU)

    De nombreuses communes de notre secteur sont en train de mettre en place un PLU.

    Notre groupe doit être très attentif au contenu de ces PLU pour deux raisons :

    • Le PLU détermine quels terrains seront constructibles.
    • Le  PLU doit être l’expression du projet d’une commune.
    Voici quelques repères pour mieux comprendre les PLU en cours d’élaboration et leur donner une orientation plus écologique :

  5. Tous ensemble dans un même projet!

    Nous recherchons des femmes et des hommes qui souhaitent apporter leur aide à notre «projet». Notre objectif consiste à tout mettre en œuvre pour aller vers un monde durable. Pour ce faire, nous avons besoin de toutes les bonnes volontés.

      (suite…)

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